top of page

Parlons du “men are trash”

  • Photo du rédacteur: Persane Thème
    Persane Thème
  • 9 mai 2019
  • 3 min de lecture

Vous l’avez déjà entendu; vos amies féministes l’ont déjà dit; vous l’avez déjà lu; et vous l’avez assurément questionné.

« Ben voyons, non! Faut pas mettre tous les hommes dans le même bateau! » « Y en a des bons gars, tsé. » « Tu penses vraiment que tous les hommes sont des monstres? » « Faut pas tomber dans la misandrie non plus. » Etc etc etc etc

Vous l’avez peut-être pris personnel aussi lorsque vous avez entendu ces mots. « Je suis un bon gars, je respecte les femmes. » « Je ne suis pas comme les autres gars. » Etc etc etc etc etc

Ce qu’il faut savoir en fait de cette phrase qui fait peur et qui est dorénavant considérée comme du hate speech par Facebook et Instagram, c’est qu’elle vise tous les hommes et personne à la fois. Elle n’a pas pour but de pointer du doigt des individus, mais bien des comportements perpétués majoritairement par les hommes.


Jake Peralta comprend que la dame a peur des hommes, pas de lui. #BeLikeJake

Nous rencontrons ces comportements sur une base quotidienne, c’est tellement ancré dans notre réalité, nous sommes tellement écœurées de ces comportements, que nous en sommes venus avec une phrase choque qui exprime notre colère.

Qu’on se le dise: On est crissement tannées d’entendre des histoires de viols et d’abus sexuels dans les médias depuis le début du mouvement #MeToo. On a beau aimer ce mouvement et supporter les extraordinaires survivantes qui foncent avec les dénonciations, y a des survivantes pour qui c’est plus difficile de toujours être rappelées leur passé. Sans être survivantes, on peut également être vraiment tannées d’entendre que ces violences soient faites et que ça n’arrêtera surement jamais de se produire.

On est tannées d’avoir peur: De se promener seules le soir, de laisser nos verres seuls, de s’habiller trop sexy et de subir des commentaires, de se faire catcaller sur la rue, de sortir entre filles et de se faire achaler toute la soirée, de refuser des avances et que ça se passe mal, d’apprendre que nos amies ont vécu des violences sexuelles, de ne pas être crues si on dénonce des agressions, etc etc etc etc etc etc

On est juste tannées. Vraiment tannées. On a mal aussi.

On a mal parce que quand on essaie de se faire entendre, d’avoir des discussions (comme c’est si bien vu et recommandé par nos collègues masculins), on n’est toujours pas écoutées. On se fait couper la parole, on ne croit pas nos connaissances (qu’elles soient académiques ou de vécu).

Quand on dit « men are trash », on exprime de l’épuisement, de la colère pis on fait vraiment juste être tannées.



Pensez-y de même: Si votre ami se cogne le petit orteil sur un coin de mur et qu’il lance un « tabarnac de coin de mur de marde » vous allez comprendre sa frustration, n’est-ce pas? Vous n’allez pas l’accueillir avec un « mais tsé, ce n’est pas tous les coins de mur qui font mal. »

C’est la même chose, guys.


Quand votre amie s’exclame « men are trash » arrêtez-vous à vous demander: y a-t-il un contexte qui a fait surgir cette phrase? Qu’a-t-elle vécu pour dire ça? Qu’est-ce qui l’a fâché?

Vous n’êtes peut-être pas le coin de mur qui vient de nous cogner l’orteil, mais ça ne nous empêche pas d’être tannées des coins de mur.

Pis vous pouvez aussi l’être. ;)



Les illustrations sont de l'artiste Éloise Marseille sur Instagram : ici

Kommentare


S'ABONNER
  • Blanc Facebook Icône
  • Blanc Icône Instagram
facebook    |    instagram

© 2019 by feministementvotre

bottom of page